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skip to content vert spiruline voyez la vie en verte ! menu composition de la spiruline bienfaits de la spiruline recettes à base de spiruline la spiruline, qu’est-ce que c’est ? posted on june 7, 2017 july 9, 2017 by naomi webb la spiruline est un micro-organisme aquatique apparu il y a trois milliards et demi d’années. longue d’un dixième de millimètre, elle a la forme d’une spirale, ce qui lui a valu d’être baptisée spiruline. son nom scientifique est arthrospira platensis, mais on l’appelle également « l’algue bleue », « l’algue bleu-vert », ou « l’algue arc-en-ciel », expressions qui font chacune référence aux différents pigments qui la composent : le bleu de la phycocyanine, le vert de la chlorophylle, le rouge orangé du bêta-carotène, ou encore le violet de la porphyrine. si on la présente par commodité comme une algue, la spiruline appartient en fait à la famille des cyanophycées, qui font partie des plus anciens êtres vivants. en se mettant à produire de l’oxygène au moyen de la photosynthèse, les cyanophycées ont permis l’apparition sur terre d’une vie animale et végétale. la spiruline est d’ailleurs à la limite de ces deux règnes : comme les végétaux, elle croît grâce à la photosynthèse et contient de la chlorophylle, mais contrairement à eux, ses membranes cellulaires ne contiennent pas de cellulose, ce qui la rapproche des animaux. cette particularité rend sa digestion très facile, car chacune de ses cellules éclate immédiatement au contact des sucs gastriques, permettant un accès aisé aux minéraux, oligo-éléments, acides aminés, etc… la spiruline n’est pas un organisme marin : elle vit en eau légèrement salée, alcaline, et très chaude (de 30 à 40°). on la trouve à l’état naturel dans certains lacs de la ceinture tropicale, notamment au tchad, au kenya, au maroc, en inde, en chine et au pérou. dans certains de ces lacs, le grand prédateur de la spiruline est le flamant rose nain, qui en est très friand (c’est grâce à ses pigments que cet oiseau a de belles plumes colorées). mais le flamant est aussi un allié, car ses déjections fournissent l’azote nécessaire à la croissance de la spiruline, et ses déplacements continuels dans ces eaux peu profondes permettent l’agitation dont le micro-organisme a besoin pour se développer. depuis sa redécouverte dans la seconde moitié du xxème siècle, la spiruline est également cultivée dans des bassins, de manière industrielle ou artisanale. car sa composition très riche, notamment en protéines et en minéraux, en fait un aliment de plus en plus apprécié par tous ceux qui souhaitent rester en bonne santé. de nombreux médecins et naturopathes préconisent désormais cet « alicament », qui est aussi utilisé pour lutter contre la malnutrition dans certaines régions du monde. composition de ce superaliment comme le rappelle le nutritionniste christopher vasey, « la spiruline détient plus de protéines, de bêta-carotène (vitamine a), de vitamine b12, de fer et d’acide gamma-linolénique (oméga 6) que n’importe quel autre aliment ». avant de voir plus en détail sa composition , voici en quelques chiffres la répartition moyenne de ses nutriments : protéines : 55 à 70% (selon la récolte) glucides : 15 à 25% minéraux : 7 à 13% lipides : 4 à 7% fibres : 4 à 7% la galette des aztèques la spiruline a été consommée par l’homme bien avant que les occidentaux ne la « découvrent » au xxème siècle. née il y a plus de trois milliards d’années, elle a probablement servi d’aliment dès la préhistoire, et l’on sait que les mayas et les aztèques s’en nourrissaient. la chronique des expéditions d’hernan cortez en amérique mentionne notamment la manière dont les habitants de tenochtitlan (mexico) puisaient dans le lac texcoco une sorte d’algue qu’ils nomment tecuitlatl. un conquistador écrit ainsi : « avec des filets à mailles très fines, ils collectent à une certaine époque de l’année une espèce de purée qui se forme sur l’eau des lacs de mexico ; ils l’épaississent et ce n’est ni plante ni terre, mais quelque chose comme de la boue ». cette « boue » est moulée sous forme de galette et mise à sécher au soleil, à même le sable. l’aliment obtenu est utilisé dans la préparation de galettes de maïs, qui sont vendues sur le marché. les aztèques ayant déjà remarqué les propriétés tonifiantes de la spiruline, ces galettes sont notamment consommées par les guerriers, et par les « coursiers » chargés par l’empereur moctezuma de lui rapporter du poisson frais. les chevaux n’existant pas encore en amérique (ils seront introduits lors de la conquête espagnole), et mexico se trouvant à 300 kilomètres de la mer et à 2000 mètres d’altitude, ces athlètes se nourrissent de biscuits à la spiruline afin de pouvoir effectuer en courant le trajet reliant la côte à la capitale, et livrer ainsi à leur empereur du poisson fraîchement pêché… indice supplémentaire que ce tecuitlatl est bien de la spiruline, le lac texcoco est couvert à l’époque de flamants roses, dont on sait qu’ils raffolent de « l’algue bleue ». en revanche, les conquistadores ne l’apprécient pas du tout, aussi préfèreront-ils assécher les lacs pour faire pousser des céréales. l’habitude de récolter le « fromage de terre », comme l’appellent aussi les aztèques, disparaît donc avec leur brillante civilisation. et les européens vont oublier la spiruline pendant trois cents ans. le secret des kanembous pour autant, « l’algue bleue » ne disparaît pas de la surface du globe. plusieurs naturalistes la remarquent par hasard au cours du xixème siècle, ce qui lui vaut de figurer en 1827 dans un dictionnaire des sciences naturelles publié à paris, et de se voir baptisée spirulina platensis, puis arthrospira platensis. mais cette découverte ne passionne guère le monde scientifique, et il faudra attendre les années 1930 pour que la spiruline fasse à nouveau parler d’elle. en 1931, un scientifique du nom de rich remarque non seulement la présence de spiruline dans plusieurs lacs de la vallée du rif, en afrique de l’est, mais aussi que les flamants roses s’en nourrissent. puis c’est au tour de creac’h, un pharmacien bordelais exerçant à fort-lamy (aujourd’hui n’djamena) d’être intrigué en 1939 par un aliment vendu sur le marché, une sorte de galette d’ algue alimentaire séchée, appelée dihé par les habitants de la région du lac tchad, les kanembous. le pharmacien en envoie un morceau à un collègue phycologue, dangeard, qui découvre qu’il s’agit d’arthrospira platensis. dangeard fait l’année suivante un exposé à la société linnéenne de bordeaux pour expliquer que contrairement à ce que l’on pensait, la spiruline n’est pas mangée uniquement par les flamants roses, mais aussi par les humains. une révélation qui passe un peu inaperçue en ce début de seconde guerre mondiale… c’est donc seulement dans les années 50 et 60 que la spiruline va être mise en pleine lumière. en 1959, l’ethnologue max-yves brandily se rend à son tour au tchad pour y tourner un documentaire. frappé par les bienfaits manifestes de la consommation de spiruline par les kanembous, il publie à son retour un article dans la revue sciences et avenir, écrivant notamment : « depuis des lustres, une tribu primitive du tchad exploite la nourriture de l’an 2000 ». après quoi c’est une expédition belge, menée par jean léonard, qui arrive à fort-lamy en 1964. intrigués par le dihé, les scientifiques observent la manière dont les kanembous récoltent sur les bords du lac tchad une substance qui se révèle être de la spiruline. ils comprennent alors que c’est grâce à cet aliment que ce peuple est le seul de la région à ne pas souffrir de malnutrition, malgré un environnement désertique. après avoir puisé la spiruline dans des paniers finement tressés, les femmes kanembous la mettent à sécher sur le sable, avant d’en confectionner des galettes. une coutume pratiquée sans doute depuis des siècles, et qui ressemble beaucoup à la manière dont les aztèques récoltaient le tecuitlatl. pendant ce temps, à mexico… au moment où les scientifiques belges étudi